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1. Le lancement de la 5G en France
L’attribution des fréquences 5G
En raison de la pandémie de Covid-19, l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) a pris la décision de reporter la procédure d’appel à candidatures pour l’attribution des fréquences 5G, initialement prévue en avril 2020. L’ARCEP a annoncé le déploiement de la 5G sur le territoire français le 1er octobre 2020 en attribuant les fréquences 5G aux différents opérateurs.
Les opérateurs auraient souhaité qu’il y ait un réexamen des conditions, qui ont évolué depuis la crise liée au Covid-19. En effet, les avis divergent sur la question puisque d’une part, Martin Bouygues (PDG du groupe Bouygues) estime que « le monde économique d’aujourd’hui n’est plus du tout le même que celui qui prévalait début mars, lorsque les conditions de l’enchère ont été fixées » alors que d‘autre part, Grégory Rabuel (PDG de SFR) estime que « le coût des fréquences pourrait, par exemple, permettre à la France d’avoir des opérateurs agiles, ambitieux, qui investissent massivement dans les infrastructures télécoms ».
Le 1er octobre 2020, l’ARCEP a annoncé les résultats des enchères concernant l’attribution des blocs de fréquences 5G en France. Les différents opérateurs devaient se partager 11 blocs de 10Mhz. Le partage est le suivant :
• 4 blocs pour Orange (854 millions d'euros)
• 3 blocs pour SFR (728 millions d'euros)
• 2 blocs pour Bouygues Telecom (602 millions d'euros)
• 2 blocs pour Free Mobile (602 millions d'euros)
Les préoccupations environnementales et sanitaires
La nouvelle technologie 5G utilise une bande de fréquences plus haute avec une portée des ondes plus courte. Ceci va donc se matérialiser par une multiplication accrue des antennes, ce qui risque d’entrainer, à terme, une augmentation du rayonnement des ondes. De ce fait, il faudra créer des antennes adaptatives prenant en compte ce critère de réduction d’émission des ondes. A ce sujet, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) affirme que « la 5G n’est pas dangereuse et que les normes mises en place en 1998 sont toujours valables aujourd'hui pour les fréquences utilisées par cette nouvelle norme ».
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) considère « comme peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz constitue à l’heure actuelle de nouveaux dangers pour la santé ».
L’Agence a lancé depuis le 20 avril 2021 une consultation publique d’une durée de 6 semaines. Un rapport sera publié après analyse des commentaires reçus par les parties intéressées et la communauté scientifique.
De plus, l’ANSES met aussi en avant le fait que les études sont peu nombreuses sur le déploiement de la 5G et donc que les données « ne sont pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires liés à l’exposition aux champs électromagnétiques ».
Le secrétaire d’Etat a affirmé le 15 septembre 2020 dans un entretien donné au journal le Monde que « à court terme, il est essentiel de comprendre que le réseau actuel sera bientôt saturé dans les grandes villes et que nous avons le choix entre la saturation, ou des antennes 5G qui consomment dix fois moins d’énergie que les antennes 4G. La 5G, c’est plus de débit, mais moins de consommation énergétique ».
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Les préoccupations sécuritaires
L’émergence d’une nouvelle technologie 5G suscite de nombreuses interrogations quant à la sécurité des réseaux. Le législateur est donc venu introduire un nouveau régime d’autorisation préalable pour l’utilisation des réseaux 5G par les opérateurs par le biais de la loi du 1er août 2019 visant à préserver les intérêts de la défense et de sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles. Par ailleurs, toute activité d’exploitation liée à la mise en œuvre de la 5G par les opérateurs, doit faire l’objet d’une autorisation du Premier ministre. Elle est refusée en cas de risque d’atteinte aux intérêts de la défense et de la sécurité nationale. En ce sens, le Conseil d’Etat par un arrêt du 9 avril 2021 a rejeté les recours des opérateurs de téléphonie mobile Bouygues Télécom et SFR qui contestaient la conformité de ce régime d’autorisation au droit de l’Union européenne et à la convention européenne des droits de l’homme. Pour plus de détails sur cet arrêt, retrouvez l'article du Conseil d’Etat « 5G : le Conseil d’Etat valide le régime d’autorisation préalable des équipements des antennes relais des opérateurs 5G ».
Selon une étude menée par Loudhouse Research* pour Accenture, quatre entreprises sur cinq estiment que la 5G aura un impact positif sur leurs activités malgré une crainte liée à la cybersécurité. Il ressort de cette étude que « plus une société adopte précocement une technologie, plus elle sera encline à être optimiste quant à son potentiel ».
*Etude réalisée par Loudhouse Research pour Accenture, sur la base d’entretiens (décembre 2019) auprès de 2623 décideurs métiers et des technologies. États-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne, France, Italie, Japon, Singapour, Émirats arabes unis et Australie sont couverts.
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2. La stratégie des entreprises face au déploiement de la 5G
Une amélioration des conditions de travail
Selon l’ARCEP, la 5G devrait « permettre d’améliorer la compétitivité des entreprises, de développer l’innovation en France ainsi que de répondre aux attentes des utilisateurs d’accéder à des services mobiles toujours plus performants ».
Le déploiement de la 5G va avoir un réel impact dans les différents secteurs tels que l’industrie, l’automobile, la santé et les médias. Par exemple, avec une telle technologie il pourra être possible de commercialiser des voitures en conduite autonome, d’opérer à distance un patient, de pouvoir prétendre à une réalité virtuelle en 3D à 360°, etc.
La multiplication des objets connectés va permettre une amélioration de la performance des services au sein des entreprises.
Avec le déploiement de la 5G, les entreprises vont pouvoir proposer à leurs salariés un environnement de travail avec une connectivité permanente, et ils pourront travailler d’où ils le souhaitent sur tout type d’appareil. Avec une meilleure connexion et une augmentation de la vitesse des réseaux, la productivité ne peut être qu’au rendez-vous. Fini le VPN, la connexion sera instantanée d’où vous êtes avec la suppression du recours filaire et à la fibre. A titre d’exemple, il sera possible pour des salariés de participer à une visioconférence sans coupure, de participer à des réunions virtuelles plutôt que des déplacements professionnels, etc.
Avec la crise de la Covid-19, le Gouvernement a imposé à une grande majorité de salariés de télétravailler. La 5G pourrait continuer d’amorcer le pas, puisqu’en travaillant de n’importe où, il sera possible de trouver un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
Pierre-Yves Antoine, Ingénieur et spécialiste de la communication d’entreprise chez Adista a indiqué à propos de la 5G que « c’est une révolution des conditions de travail. Les collaborateurs auront également plus de souplesse, la mobilité sera grandement facilitée. Pour aller plus loin, il sera également possible de faire des visioconférences avec des gens dans le monde entier, avec des traductions en instantanée ! Bref, la 5G va révolutionner le monde de l’entreprise et booster les ambitions collectives et individuelles ! ».
De plus, dans une ère où l’écologie prime, ce procédé va permettre d’avoir une véritable économie d’énergie renforcée grâce à une stratégie RSE (responsabilité sociétale des entreprises). La RSE regroupe l’ensemble des pratiques mises en place par les entreprises dans le but de respecter les principes du développement durable (social, environnemental et économique).
Néanmoins, l’objectif premier des entreprises sera de déployer cette technologie tout en garantissant une sécurité optimale.
Une stratégie de relance de l’économie française
Le déploiement de la 5G en France prendra plus de temps en ce qui concerne les entreprises, mais elles doivent commencer à investir dès maintenant. En effet, selon une étude d’IHS Markit, d’ici 2035 la 5G au niveau mondial pourrait rapporter 12.3 trillions de dollars et créer 22 millions de nouveaux emplois. La Chine est l’un des leaders sur le marché, puisque l’investissement total de la Chine 5G a dépassé 260 milliards de yuans (36,54 milliards de d’euros), construisant 718 000 stations 5G et gagnant 200 millions de connexions 5G. De plus, lors d’une conférence le 28 décembre 2021, le ministre chinois de l’Industrie et de l’Informatisation a annoncé la construction de plus de 600 000 nouvelles stations 5G au cours de l’année 2021.
En France, l’enjeu des entreprises va donc être d’appréhender au mieux la puissance des nouveaux réseaux pour accroître la compétitivité de l’industrie française. Pour ce faire, les entreprises pourront établir une feuille de route 5G qui définira les objectifs à mettre en place pour lancer la transition vers cette nouvelle technologie.
Pour permettre cette compétitivité, le Gouvernement français a lancé un appel à projet permettant de subventionner quatre projets permettant aux entreprises de lancer une stratégie d’accélération de la 5G. Elles vont se partager une subvention de 27 millions d’euros pour répondre aux questions autour de la souveraineté, la cybersécurité et la mise en place d’application de la 5G puisque ce projet concerne « la souveraineté dans les réseaux de télécommunications afin d’accélérer les applications de la 5G aux marchés verticaux ».
Le 26 janvier 2021, les quatre projets ont été dévoilés et un second appel à projet est ouvert jusqu’au 1er juin 2021.
• Le projet «5G Vertical ISS » est piloté par ALSATIS. Il va être mis en place au CHU de Toulouse pour une première expérimentation. Un véritable service de géolocalisation va être mis en œuvre pour les équipements médicaux et leur disponibilité, assurer la continuité des communications lors des transferts de patients, etc. Ce projet pourra créer 16 nouveaux emplois d’ici 3 ans.
• Le projet « CRIIoT » (Critial IoT) est piloté par Sequans. Il a pour objectif de mettre en place une véritable connexion sécurisée et optimale des usages d’objets industriels. A titre d’exemple, le projet permettra d’expérimenter la récupération des données de vol d’un moteur d’avion.
• Le projet « Euro-CDIC » est piloté par Alcatel-Lucent International, filiale de Nokia. Il a pour objectif de créer un centre européen d’expertise technologique R&D “cybersécurité des réseaux”. Cette nouvelle technologie suscite de nombreuses interrogations concernant les cyberattaques, c’est pour cela qu’il faut offrir une solution sécurisée aux utilisateurs. Ce projet pourra créer 112 nouveaux emplois d’ici 2022.
• Le projet « Beyond 5G » est piloté par Thales SIX GTS. Il a pour objectif de développer des outils permettant d’apporter rapidement des solutions souveraines et résilientes aux entreprises souhaitant diversifier les applications des technologies 5G et post-5G. Le développement de ces solutions permettra de faciliter l’application du réseau 5G au sein de l’économie française.
La France a déployé la 5G pour la première fois en novembre 2020, néanmoins le développement total de la 5G prendra du temps puisqu’il va falloir équiper le territoire français d’antennes adaptatives.
Les entreprises auront le temps de se préparer et d’investir puisque la 5G est qualifiée de technologie révolutionnaire. En effet, la 5G pourra permettre de dynamiser l’industrie française en créant de nouveaux emplois.
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