Valorisation d’une entreprise : méthodes de calcul, ratios et modalités

La valorisation d’une entreprise consiste à évaluer sa valeur marchande. Cette étape est essentielle lors de la cession d’une entreprise. Ses points forts et ses points faibles servent alors de base et doivent être affinés. Différentes approches et méthodes de calcul existent pour estimer la valeur d’une entreprise. Découvrez comment procéder pour valoriser une entreprise.

de Laetitia ISSERT
6 min

du 13 mar 2024

Sommaire

{{1}}

1. En quoi consiste la valorisation d’une entreprise ?

La valorisation d’une entreprise consiste à évaluer chaque élément de l’actif(ce que possède l’entreprise) et de passif (ce que doit l’entreprise) inscrit au bilan de l’entreprise afin d’obtenir l’actif net.

En pratique, il s’agit de la somme à débourser si une personne souhaite acquérir100 % du capital de la société.

Toutefois, vous pouvez également avoir envie de valoriser votre entreprise pour améliorer son fonctionnement, connaître ses forces et ses faiblesses ou encore présenter un business plan pour obtenir un financement, notamment dans le cadre d’une levée de fonds.

{{2}}

2. Quels sont les critères de valorisation d’une entreprise ?

L’évaluation de la valeur financière de l’entreprise revient à faire son diagnostic complet. Elle tient compte de différents éléments. À savoir :

•   le chiffre d’affaires de l’entreprise ;

•   sa structure financière ;

•   sa clientèle ;

•   l'état du marché et la concurrence ;

•   la réputation de l’entreprise ;

•   son savoir-faire ;

•   son matériel et ses équipements ;

•   le fonctionnement interne de la société.

Bon à savoir

L’évaluation de l’entreprise comprend aussi des éléments subjectifs tels que les liens du vendeur avec la société lors d’une vente. La valorisation de l’entreprise donne une estimation à un instant T.

{{3}}

3. Quelles sont les méthodes d’évaluation d’une entreprise ?

Il existe plusieurs méthodes de valorisation d’une entreprise. D’ailleurs, vous pouvez en combiner deux ou trois pour obtenir une estimation plus précise et une vision multi-facette.

La méthode patrimoniale

La méthode patrimoniale consiste à évaluer l’actif net comptable de l’entreprise, c’est-à-dire la différence entre l’actif et le passif de l’entreprise.

Vous devez donc procéder à l’analyse des bilans comptables de trois derniers exercices de l’entreprise. Toutefois, cette méthode ne tient pas compte de la rentabilité et du potentiel de développement de l’entreprise.

Elle est néanmoins utile pour connaître la valeur de remplacement ou de liquidation de l’entreprise.

Bon à savoir

Il est également possible de recourir à des ratios pour mettre en valeur le niveau du bénéfice de la société selon son passif (ou de son capital).


La méthode comparative

Cette méthode de calcul compare votre entreprise avec d’autres qui lui sont similaires. Elle recourt donc :

•   à des entreprises ayant un profil semblable (taille, marché, etc.) ;

•   à des transactions comparables ;

•   à des indices de références ;

•   au secteur d’activité.

Toutefois, cette méthode donne une fourchette assez large.

Elle est particulièrement adaptée à la cession de commerces puisqu’il existe une cote officielle. D’autres secteurs ont aussi des barèmes. Par exemple, les éditions Francis Lefebvre publie un barème pour l’évaluation des fonds de commerce dans son Mémento pratique Évaluation.

Vous avez besoin d’obtenir l’agrément de vos associés pour vendre vos parts d’entreprise ? Tenez une assemblée générale en ligne ! Axiocap vous permet:

•   d’envoyer le mail de convocation ;

•   de voter les résolutions de manière électronique avec calcul automatique du nombre de voix et intégration dans le procès-verbal ;

•   de recourir à la signature électronique pour les documents de l’assemblée ;

•   d’archiver vos documents dans un coffre-fort numérique ;

•   d’exporter vos PV d’assemblée générale et votre registre.

 

La méthode de la rentabilité  

La méthode basée sur la rentabilité future estime la capacité future de l’entreprise à dégager des bénéfices. La valeur doit ensuite être pondérée en tenant compte du risque de non-réalisation des prédictions.

On parle aussi de l’approche actuarielle. Elle permet d’estimer les flux de revenus futurs générés en considérant le risque de l’actif économique. Il s’agit d’une projection.

Avec cette approche, vous devez définir un taux d’actualisation prenant en compte les futurs flux de trésorerie. Il permet aussi de déterminer le niveau de risque de l’entreprise.

Les flux considérés peuvent être:

•   les dividendes distribués ;

•   les « cash-flows » ;

•   les bénéfices futurs.

Les modèles d’approche actuarielle les plus utilisés sont :

•   le modèle Gordon Shapiro qui repose sur l’actualisation des dividendes ;

•   le modèle Bates qui tient compte des bénéfices futurs, du pay-out ratio (taux de distribution) et des différentes fluctuations sur une longue période ;

•   la méthode d’actualisation des « free cashflows », également appelée méthode DCF qui dépend de la capacité bénéficiaire de l’entreprise mesurée par ses « free cash-flows » ou flux de trésorerie disponibles.

 

La méthode DCF concerne surtout les sociétés innovantes et les « startup ».

À noter

Il est possible de valoriser l’entreprise au regard de ses performances. Dans ce cas, vous devez vous baser sur différents indicateurs financiers tels que la valeur ajoutée, le résultat comptable, la marge commerciale, l’excédent brut d’exploitation… Il suffit alors d’appliquer un pourcentage sur l’indicateur choisi.

Par exemple, la méthode d’évaluation se basant sur le résultat d’exploitation(REX) permet de mesurer la capacité de l’entreprise à générer des ressources avec son activité principale. Elle n’a pas à prendre en compte les produits et charges financières, ni les produits/charges exceptionnels, ni la participation des salariés aux résultats, ni les impôts sur les bénéfices.Toutefois, cette méthode tient compte du processus d’investissement à la différence de l’EBE.

Cette méthode est notamment utilisée lors d’une reprise d’entreprise pour avoir une indication sur sa rentabilité. Le REX s’obtient à partir du chiffre d’affaires ou de l’excédent brut d’exploitation.

{{4}}

4. Quels sont les ratios à connaître pour valoriser une entreprise ?

La valorisation d’une entreprise nécessite généralement le recours à certains ratios.

Le plus connu est le PER (price earning ratio). Il s’agit d’un coefficient appliqué sur le bénéfice net pour obtenir la valeur de l’entreprise. C’est aussi le rapport cours de l’action / bénéfice net par action pour une entreprise cotée en bourse. Il montre le nombre d’années de bénéfice nécessaires afin de récupérer l’investissement initial.

Il existe aussi le ratio capitalisation sur dividendes. Il se base surles dividendes versés au lieu des bénéfices dégagés, c’est-à-dire sur le revenuréel de l’actionnaire et le délai de récupération d’investissement réel.

Quant au PBR (price to book ratio), il est souvent utilisé avec une approche comparative. Avec celui-ci, il est nécessaire de déterminer la capitalisation et l’actif net comptable de l’entreprise à l’aide d’une des formules suivantes:

•   actif net comptable = actif comptable - actif fictif -dettes

•   actif net comptable = capitaux propres - actif fictif.

Enfin, le quatrième ratio courant est le PSR (price to sales ratio) qui calcule la valorisation d’une entreprise par rapport à une autre. Il se base sur un multiple de vente. Il démontre le nombre de fois où le chiffre d’affaires a été intégré dans la valorisation de la société. Il se calcule de deux manières suivantes :

•   capitalisation / chiffre d’affaires ;

•   (capitalisation + endettement net) / chiffre d’affaires.

Bon à savoir

Il est possible de choisir l’actif net corrigé (ANCC) à la place de l’actif net comptable. Celui-ci intègre des corrections avec notamment :

•   la ré-estimation de l’actif avec les plus et moins-values latentes ;

•   la prise en compte des impôts différés actifs(créances d’impôt) et différés passifs (dettes d’impôt des subventions d’investissements et des amortissements dérogatoires) ;

•   le reclassement des provisions pour risques et charges non justifiées.

{{5}}

5. Quelles sont les différences entre la valorisation et le prix de cession ?

La valorisation d’une entreprise donne un ordre de grandeur qui permet de débuter les négociations lors d’une vente d’entreprise.

Quant au prix de cession, il obéit à la loi de l’offre et de la demande et notamment, du prix que le repreneur est prêt à mettre et le prix que le cédant est prêt à accepter.

Il peut être nécessaire de procéder à une valorisation d’une entreprise lors de la vente globale de l’entreprise, mais également lors d’une cession de titres.

Axiocap vous propose d’effectuer vos mouvements de titres et parts sociales en ligne dont la génération des ordres de mouvement et Cerfa, le recours à un outil de création des valeurs mobilières et l’exportation du registre des mouvements de titres en un clic.

{{6}}

6. Qui peut réaliser l’évaluation d’une entreprise ?

La valorisation d’une entreprise nécessite des connaissances en comptabilité et en finances. Il est donc recommandé de faire appel à un professionnel compétent et neutre tel que :

• un expert reconnu par la CCEF (Compagnie des experts financiers) ;

• un cabinet spécialisé en cession d’entreprise ;

• un expert-comptable.

Passez à la dématérialisation de toutes vos démarches administratives en entreprise ! Ce processus est simple, rapide et sécurisé avec Axiocap. Par ailleurs, c’est une première étape pour devenir une entreprise écologique. La dématérialisation réduit l’usage du papier et les déplacements !

1
2
3
4
5
6
7
8
9
Laetitia ISSERT
Juriste

Consulter d’autres articles

Image mise en avant article sur le FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques - Blog Axiocap

FCPR : définition, avantages, fiscalité et risques !

FCPR : Explorez comment les Fonds Communs de Placement à Risques permettent d’investir dans des entreprises non cotées tout en diversifiant le risque.

de Alexandre Pouyaud

Image mise en avant article sur le business angel - Blog Axiocap

Accélérez la croissance de votre start-up avec l'appui d'un Business Angel

business angel : Apprenez comment ces investisseurs privés peuvent aider votre startup à décoller et accélérer son développement.

de Alexandre Pouyaud

Comprendre les BSPCE : définition, fonctionnement et fiscalité

Véritables outils de motivation et de fidélisation, les BSPCE représentent des bons d’achat accordés aux salariés d’une entreprise transformables en titres de la société sur une période donnée et à un prix attractif. Quelles sont les conditions d’attribution ? Comment cela fonctionne-t-il ? Et quelle est la fiscalité applicable ? On vous explique tout dans cet article.

de Vianne Savoli

La législation évoquée relève exclusivement du droit français. 🇫🇷