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La lettre de change : un outil clé pour sécuriser vos transactions B2B

La lettre de change est un outil essentiellement utilisé dans les transactions commerciales, entre professionnels. Elle permet d’apporter des garanties et donc une sécurité au porteur du titre, grâce à l'engagement du tireur sur le tiré, qui formalise l’obligation de paiement.  

Cet instrument de crédit formalise une créance et offre des recours en cas de défaut de paiement. Les entreprises l’utilisent pour sécuriser leurs flux financiers et bénéficier de solutions de crédit à court terme, tout en évitant les risques d'impayés.

Axiocap vous indique tout ce qu'il faut savoir sur la lettre de change, de sa définition à ses avantages, en passant par son fonctionnement et les mentions obligatoires devant figurer sur ce titre.

de Alexandre Pouyaud
6 min

du 04 décembre 2024

Sommaire

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1. Qu’est-ce qu’une lettre de change ?  

Une lettre de change, aussi appelée "traite" ou "lettre de change relevé" (LCR), est un instrument de paiement et de crédit utilisé dans les transactions commerciales, principalement entre professionnels.  

Par ce document, le tireur (généralement le fournisseur) donne l'ordre au tiré (son client) de payer une somme d'argent à une date déterminée au bénéficiaire, qui peut être lui-même ou un tiers, comme une banque.

Le terme “lettre de change” désigne un titre juridique qui formalise une créance et engage le tiré à respecter les modalités convenues. Elle se distingue du billet à ordre, qui est un autre instrument de paiement, où le débiteur s’engage directement à payer sans intermédiaire comme le tireur.

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2. Comment fonctionne la lettre de change ?  

Le fonctionnement d’une lettre de change repose sur plusieurs procédés utiles pour garantir le recouvrement de la créance au bénéficiaire du titre.  

  • Émission : le tireur (créancier) rédige la lettre de change et l'adresse au tiré (débiteur), lui ordonnant de payer à une date déterminée. Le tireur mobilise ainsi la créance qu'il détient sur le tiré et formalise les modalités de paiement. Ce document peut être en format électronique, si vous souhaitez notamment passer au zéro papier en entreprise.

  • Acceptation : le tiré doit signer la lettre de change afin de reconnaître l’existence de la dette. Cette reconnaissance de dette engage le tiré à payer à l’échéance. Sans cette acceptation, le tiré n’est, en principe, pas tenu de payer la somme. Lors de la signature, le tiré inscrit aussi son numéro de compte bancaire pour faciliter le paiement.

  • Endossement : le tireur peut transmettre la lettre de change à un tiers, qui devient le nouveau porteur. Cela se fait par l'endossement, qui consiste à apposer une mention au dos de la lettre. L'endossataire devient alors responsable de la créance et peut présenter la lettre pour être payé à l'échéance.

  • Transmission auprès de la banque : une fois la lettre de change endossée, elle est souvent remise à une banque, qui devient le porteur de la créance. La banque peut ensuite demander le paiement au tiré à la date d’échéance convenue.

  • Paiement à une date déterminée : à l’échéance, la banque ou le porteur présente la lettre de change. Si le tiré respecte ses engagements, son compte est débité et les fonds sont transférés au bénéficiaire, souvent auprès de sa banque.

Ainsi, la lettre de change suit un processus structuré qui inclut l’émission, l’acceptation, l’endossement et la présentation du titre.

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3. Quelles sont les mentions obligatoires qui doivent figurer sur une lettre de change ?

Une lettre de change obéit à un formalisme rigoureux pour être valide, conformément aux dispositions de l’article L511-1 du Code de commerce. Ces formalités visent à garantir la validité et la sécurité de l'opération. Si l'une des mentions obligatoires est omise, la lettre de change peut être déclarée non valable.

  • Dénomination "lettre de change" : le terme "lettre de change" doit figurer dans le texte même de l’effet de commerce.

  • Mandat de payer une somme déterminée : il s'agit de l'ordre inconditionnel de paiement d'un montant précis, souvent formulé par la mention "payez".

  • Nom du tiré : le nom de la personne ou de l’entité qui doit payer, c'est-à-dire le débiteur.

  • Date d'échéance : indication du jour où le paiement doit être effectué. Si cette date est absente, la lettre de change est considérée comme payable à vue.

  • Lieu du paiement : généralement le domicile du tiré.

  • Nom du bénéficiaire : celui qui doit recevoir le paiement, souvent le tireur ou une tierce personne désignée.

  • Date et lieu d’émission : la lettre doit préciser quand et où elle a été rédigée.

  • Signature du tireur : la signature du tireur est obligatoire pour authentifier l’émission de la lettre. Il peut s’agir d’une signature électronique si la lettre de change est dématérialisée.  

En pratique, il est fréquent que la lettre de change comporte aussi le relevé d’identité bancaire (RIB) du tiré pour faciliter le paiement à une date convenue et pour débiter le compte du tiré de manière automatisée. Les mentions obligatoires de la lettre de change doivent donc être rigoureusement respectées, sous peine de rendre le titre invalide et de priver le porteur de ses recours en cas de non-paiement.

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4. Pourquoi utiliser une lettre de change ?  

Dans les opérations B2B, les avantages de la lettre de change sont nombreux.

  • Sécurisation des transactions commerciales : la lettre de change garantit que le paiement sera effectué à une date précise. Elle formalise la dette et assure au créancier une meilleure visibilité sur ses flux de trésorerie.

  • Crédit commercial : grâce au mécanisme de l'escompte, le tireur peut obtenir des liquidités avant l'échéance en remettant la lettre de change à sa banque. Ce processus permet au créancier d'être payé plus rapidement, tandis que la banque est remboursée à la date prévue par le tiré.

  • Effet juridique puissant : comparée à une simple reconnaissance de dette, la lettre de change confère au porteur des droits particuliers. En cas de non-paiement, elle facilite le recouvrement et peut rapidement devenir un titre exécutoire.

  • Garantie de paiement : en acceptant la lettre de change, le tiré s'engage de manière formelle à payer à une date précise, ce qui renforce la sécurité des transactions entre entreprises.

  • Facilitation du financement à court terme : le créancier peut mobiliser la lettre de change auprès d'une banque et obtenir ainsi une avance sur la créance non encore réglée, ceci permettant d’optimiser sa gestion de trésorerie.

Tous ces nombreux avantages font de la lettre de change un outil bénéfique dans les secteurs où les délais de paiement sont fréquents, tels que l’industrie, le commerce de gros et l’exportation.

Pour optimiser encore plus ces processus, Axiocap propose une solution innovante de gestion des titres en ligne, avec un registre des mouvements de titres dématérialisé. Cette solution simplifie les démarches administratives et améliore la gestion des flux financiers de manière rapide et efficace.

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5. Aval d’une lettre de change : quel intérêt ?  

L'aval d'une lettre de change apporte une garantie précieuse en cas de défaillance du tiré. Ce mécanisme permet à un tiers, appelé l'avaliste, de s’engager à payer tout ou partie de la somme due à l’échéance, si le tiré ne le fait pas. L'aval apporte ainsi davantage de sécurité au porteur du titre.  

Cet engagement indépendant est généralement fourni par une banque ou une autre personne qui n'est pas partie à la transaction initiale. L'aval est matérialisé par la mention "bon pour aval", suivie de la signature de l'avaliste.  

Axiocap vous rappelle également qu’en cas de défaut de paiement du tiré, le porteur peut directement se retourner contre l'avaliste pour obtenir le règlement de la créance.

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6. Défaut de provision : quel recours si le tiré est dans l’impossibilité de s’acquitter de sa créance ?

Un défaut de provision survient lorsque le tiré n’honore pas la lettre de change à l’échéance prévue, faute de fonds disponibles sur son compte. Ce défaut peut avoir des conséquences graves pour le tiré, notamment l’inscription dans les fichiers de la Banque de France avec un historique des incidents de paiement, ce qui affecte sa crédibilité et sa capacité à obtenir de nouveaux financements.

Dans ce cas, le porteur dispose de plusieurs actions cambiaires pour récupérer les fonds. L’action principale est dirigée contre le tiré-accepteur étant donné que son acceptation engage fermement sa responsabilité. Si le tiré ne paie pas, le porteur peut également se tourner vers les endosseurs successifs de la lettre de change. Chaque endosseur, en apposant sa signature, garantit le paiement dû. En outre, le tireur (celui qui émet la lettre) reste solidairement responsable si le tiré fait défaut.

Cependant, les recours cambiaires peuvent se perdre si le porteur néglige certaines formalités, comme la présentation de la lettre de change à l’échéance ou le respect des délais légaux. Dans ce cas, le seul recours qui reste au porteur est celui contre le tiré-accepteur, à condition que ce dernier ait accepté la lettre de change.

Si le tiré ne paie toujours pas, le porteur peut engager une procédure de recouvrement pour forcer le paiement. Cette procédure peut inclure la saisie des biens du tiré ou d'autres actions judiciaires et ainsi être source de contentieux en entreprise.  

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Alexandre Pouyaud
Rédacteur juridique

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