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Guide pour découvrir, créer, gérer et transmettre une entreprise familiale

Les entreprises qui réunissent des membres d’une même famille sont nombreuses en France, comme partout dans le monde. Des exemples notables de PME familiales devenues aujourd’hui des leaders du marché ne manquent pas. Ces entreprises se caractérisent par un contrôle familial solide et sont transmises de génération en génération.

Axiocap vous propose un guide complet sur l’entreprise familiale, adapté à chaque étape du processus de lancement. Découvrez comment créer, gérer et transmettre une société de famille, tout en apprenant à gérer les éventuels conflits qui pourraient survenir.  

Vous y trouverez des conseils précieux sur le choix du statut juridique (SARL, SCI, etc.), ainsi que sur les avantages fiscaux et le régime fiscal approprié pour créer une entreprise familiale prospère et durable.

de Alexandre Pouyaud
10 min

du 25 sept. 2024

Sommaire

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1. Définition et caractéristiques  

Par définition, l’entreprise familiale est une société dans laquelle la direction et la majorité du capital sont détenues par des membres d’une même famille. Ces personnes, unies par des liens de parenté, collaborent étroitement pour gérer les activités quotidiennes et prendre des décisions stratégiques.  

Le fonctionnement d'une entreprise familiale repose souvent sur la confiance mutuelle pour faciliter une prise de décision rapide et cohérente.

Les entreprises familiales se distinguent par l'implication active des membres de la famille dans la gestion et le contrôle. Le lien familial engendre une loyauté et un dévouement élevés, ce qui peut simplifier la résolution des conflits.

D’un autre côté, la transmission générationnelle préserve les valeurs et la culture de l'entreprise, lui permettant d’assurer sa continuité. La taille de ces entreprises leur confère flexibilité et réactivité face aux changements du marché, tandis que des valeurs solides renforcent la culture d'entreprise.

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2. Comment reprendre ou créer une entreprise familiale ?

Ouvrir une entreprise familiale  

La création d'une entreprise familiale débute par une idée ou un concept innovant. Une fois le projet familial mûri, la première étape consiste à choisir le statut juridique adapté à l'entreprise, qu'il s'agisse d'une SAS, d'une SCI, etc. De ce choix dépend le cadre légal et fiscal applicable à l'entreprise.

Par la suite, il convient de procéder à la nomination de la société et à la domiciliation de son siège social. Les dirigeants doivent être désignés et les formalités nécessaires doivent être accomplies, notamment pour les activités réglementées. Le dépôt du capital social sur un compte bancaire bloqué est une étape clé, tout comme la rédaction des statuts.

Il est également impératif de déclarer les bénéficiaires effectifs et de publier l’avis de constitution de l'entreprise dans un journal d'annonces légales. Vient ensuite l'immatriculation auprès du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), une formalité incontournable pour toutes les entreprises.  

Pour finir, nous rappelons que se procurer les registres obligatoires et souscrire une assurance pour l'entreprise sont des étapes indispensables pour protéger son activité et assurer sa conformité légale.

Reprendre une entreprise familiale  

La reprise d'une entreprise familiale nécessite une préparation rigoureuse et une compréhension approfondie de l'activité existante. La première étape est de réaliser une étude de marché pour évaluer la viabilité de l'entreprise et identifier les opportunités de croissance. Un business plan détaillé sera utile pour définir les objectifs stratégiques, les ressources nécessaires et les projections financières.

L'amélioration de l'entreprise est également un aspect crucial, que ce soit en termes d’innovation, de performance financière ou encore de visibilité. Par exemple, renforcer la présence en ligne via un site internet peut attirer de nouveaux clients et accroître les revenus. En outre, il est essentiel d'explorer toutes les pistes d'amélioration afin de rendre la société plus moderne et compétitive face à d’autres entreprises.  

Une planification minutieuse et une vision claire des objectifs sont essentielles pour une reprise réussie. En alignant toutes les parties prenantes sur la vision et les objectifs de l'entreprise familiale, on peut assurer une transition en douceur et préparer l'entreprise pour une croissance durable.

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3. Quel statut juridique choisir pour une entreprise familiale ?

Le choix du statut juridique pour une entreprise familiale dépend de plusieurs facteurs, notamment la taille de l’entreprise, le capital disponible et les objectifs fiscaux. Les options les plus courantes incluent la SA, la SAS, la SCI et la SARL familiale.

SA ou société anonyme

La Société Anonyme (SA) est adaptée pour les grandes entreprises familiales.  

  • Capital social minimum : 37 000 euros  

  • Actionnaires : au moins deux actionnaires (sept pour une introduction en bourse), dont la responsabilité est limitée au montant de leurs apports.  

  • Gouvernance : la SA doit disposer d’un conseil d’administration et d’un directeur général.  

  • Régime fiscal : elle est soumise à l'impôt sur les sociétés (IS) mais une option pour l'impôt sur le revenu (IR) est possible pendant les cinq premières années sous certaines conditions.  

SAS ou société par actions simplifiée  

La Société par Actions Simplifiée (SAS) apporte une grande flexibilité dans la gestion et l’organisation.  

  • Capital social minimum : 1 euro.
  • Associés : au moins deux associés dont la responsabilité est limitée au montant de leurs apports.
  • Gouvernance : elle est dirigée par un président et peut inclure plusieurs directeurs généraux.  
  • Régime fiscal : soumise par défaut à l'IS, elle peut également opter pour l'IR pour une durée limitée et sous conditions.  

La SAS est idéale pour les entreprises familiales cherchant une structure adaptable et moderne.

SCI familiale  

La Société Civile Immobilière familiale est parfaite pour gérer un patrimoine immobilier.  

  • Capital social : librement déterminé.  

  • Associés : au moins deux associés qui sont responsables de façon indéfinie et solidaire.  

  • Avantages fiscaux : la SCI bénéficie d'avantages fiscaux, notamment en matière de transmission de patrimoine, grâce au Pacte Dutreil, qui permet de réduire les frais successoraux.  

  • Régime fiscal : par défaut, l'IR, avec une option possible pour l'IS.

Pour la transmission d’un patrimoine immobilier, la société civile immobilière convient en tout point.  

SARL familiale  

La Société à Responsabilité Limitée familiale est un choix populaire pour les petites et moyennes entreprises familiales.  

  • Capital social minimum : 1 euro  

  • Associés : elle nécessite un minimum de deux associés, membres de la même famille. Leur responsabilité se trouve être limitée au montant de leurs apports.  

  • Régime fiscal : la SARL familiale peut choisir l'IR sans limite de temps, contrairement à la SARL classique, qui est soumise à l'IS.  

Cette forme sociale permet un fonctionnement simplifié pour les associés d’une même famille.  

Quid de la micro-entreprise familiale ?

En France, il n'est pas possible de créer une micro-entreprise familiale : le statut de micro-entrepreneur est réservé aux entrepreneurs individuels. Pour entreprendre en famille, il est préférable de choisir une structure sociétaire comme une SARL.

Il existe tout de même des solutions pour collaborer avec des membres de sa famille en tant que micro-entrepreneur.  

  • Collaboration ponctuelle : permet des associations temporaires entre micro-entrepreneurs, chaque partie émettant sa propre facture. Attention au risque de requalification en société de fait en cas de collaborations régulières.

  • Sous-traitance : externaliser une partie de l’activité, chaque micro-entrepreneur conservant son statut. Le client paie l'intégralité de la facture au micro-entrepreneur principal, qui reverse ensuite une partie au sous-traitant.

  • Groupement d’Intérêt Économique (GIE) : regroupe plusieurs micro-entrepreneurs pour développer leur activité, tout en conservant l’intérêt de la micro-entreprise. Cela nécessite la rédaction d'un contrat de groupement et l'immatriculation au registre du commerce.

  • Société en Participation (SEP) : permet de regrouper des micro-entrepreneurs sans créer une entité morale, indéfiniment et solidairement responsables. Les associés agissent pour leur propre compte et sont responsables entre eux et vis-à-vis des tiers, sans avoir besoin de constituer un capital social.

Ces solutions constituent des alternatives pour collaborer et se développer tout en conservant le titre de micro-entrepreneur. Cependant, il faut rester pleinement conscient des risques et des obligations légales associés.

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4. Assemblées générales et droit de vote dans une entreprise familiale  

Pour les entreprises familiales, les prises de décisions stratégiques ont lieu lors des assemblées générales (AG), qu'elles soient ordinaires ou extraordinaires. L’AG occupe une place fondamentale dans le management des entreprises en France car elle permet de discuter des orientations futures et d’introduire de nouveaux projets. Les actionnaires ont la possibilité de s’exprimer par le biais de leur droit de vote.

Le droit de vote des actionnaires est directement proportionnel à leur participation au capital social de l'entreprise. Chaque action détenue confère un droit de vote et permet aux membres de la famille d'influencer les décisions selon leur investissement financier. Cette répartition assure une gouvernance équilibrée, où les décisions sont prises de manière démocratique et transparente.  

Pour simplifier la tenue de vos assemblées générales, pourquoi ne pas opter pour des innovations technologiques ? La dématérialisation des assemblées générales et du vote électronique avec Axiocap simplifie le processus décisionnel et la gestion des titres en assurant transparence et traçabilité. Encouragez la cohésion familiale et la pérennité de votre entreprise familiale grâce à notre solution clés en main.

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5. Comment gérer les conflits et désaccords dans une entreprise familiale ?  

Gérer les conflits dans une entreprise familiale nécessite une approche proactive et structurée. Les sources de désaccord incluent la répartition des responsabilités, la gestion des bénéfices, les divergences stratégiques et les questions successorales. Il importe d’identifier ces sources dès leur apparition pour éviter qu’elles ne dégénèrent.

Une communication ouverte et régulière est essentielle pour un management efficace. Les membres de la famille doivent pouvoir exprimer leurs opinions de manière respectueuse. Établir des règles claires concernant les rôles, les responsabilités et les processus décisionnels peut prévenir les malentendus et les frustrations.

Faire appel à un médiateur ou à un conseiller externe peut être bénéfique en cas de difficultés persistantes sur la prise de décision. De tels professionnels contribuent à une analyse impartiale et aident à trouver des solutions constructives.

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6. Risques de déséquilibre, désengagement et enchevêtrement dans l’entreprise

Les entreprises familiales peuvent être confrontées à divers risques susceptibles de compromettre leur fonctionnement et leur pérennité. Le déséquilibre des pouvoirs au sein de la direction est l'un des risques majeurs. Lorsque certaines voix dominent les décisions, cela peut engendrer des frustrations et des conflits internes. Le ou les dirigeants doivent garantir une répartition équitable des responsabilités pour maintenir un contrôle harmonieux et une gouvernance équilibrée au sein du cadre familial.

Le désengagement est un autre risque important. Les membres de la famille peuvent perdre leur motivation s'ils se sentent marginalisés ou si leurs contributions ne sont pas reconnues, on parle alors d’entreprise désengagée. Il est essentiel de maintenir un haut niveau d'implication en valorisant chaque membre et en leur offrant des opportunités de développement et de contribution.

L'enchevêtrement entre vie personnelle et professionnelle est également problématique. Les frontières floues peuvent entraîner des tensions qui affectent la dynamique familiale et professionnelle. Pour éviter cela, il est important de définir des limites entre les deux sphères et d'encourager des moments de déconnexion.

Pour gérer ces risques, il est recommandé d'établir des règles claires, de favoriser une communication ouverte et de solliciter, si nécessaire, l'aide de médiateurs externes. Une gestion proactive et équilibrée contribue à la stabilité et à la réussite à long terme de l'entreprise familiale.

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7. Quelles sont les règles de succession ?  

Dans une entreprise familiale, la succession est un processus crucial qui nécessite une planification minutieuse pour assurer la pérennité de l'entreprise. L'une des principales préoccupations est de minimiser les mésententes potentielles afin de garantir une transition en douceur.

Le Pacte Dutreil est un dispositif fiscal avantageux pour la transmission d'entreprises familiales. Il permet de bénéficier d’une exonération partielle des droits de succession et de donation, pouvant aller jusqu’à 75 % de la valeur des parts transmises, sous certaines conditions. Pour en bénéficier, les héritiers doivent s'engager à conserver les parts pendant au moins 4 ans et à poursuivre l'activité de l'entreprise.

Les règles successorales doivent être clairement définies, peu importe la forme sociale choisie (SARL, SCI, etc.). Cela inclut la détermination des successeurs potentiels et la préparation de ces derniers à leurs futures responsabilités. La formation interne et l'intégration progressive des successeurs dans la gestion de l'entreprise sont essentielles pour garantir une continuité effective.

Il est également recommandé de rédiger un plan de succession formel, validé par un notaire ou un conseiller juridique, pour prévenir les litiges et assurer une transition structurée.  

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8. Synthèse des avantages et inconvénients de l’entreprise familiale  

Les entreprises familiales concèdent de nombreux avantages, notamment une implication et une motivation accrues des membres, qui se traduisent par une forte productivité et un engagement exceptionnel. La confiance et la loyauté, renforcées par les liens familiaux, facilitent la coopération et les décisions stratégiques.  

En outre, la vision à long terme, caractéristique de ces entreprises, assure stabilité et continuité et s’accompagne de dispositifs fiscaux avantageux comme le Pacte Dutreil.

Cependant, ces bénéfices s'accompagnent également de défis. Les relations personnelles peuvent engendrer des déséquilibres de pouvoir, susceptibles de provoquer des frustrations. La confusion entre vie professionnelle et personnelle est alors de mise, ce qui peut affecter l'harmonie familiale et la performance professionnelle.  

En outre, il existe un risque de désengagement si les contributions ne sont pas reconnues, et une tendance à nommer des membres sans qualifications adéquates peut nuire à la performance.  

Pour maximiser les bénéfices tout en atténuant les risques, il sera déterminant d'établir des règles claires, de favoriser une communication transparente et de planifier soigneusement les règles de cession de l’entreprise, par exemple en cas de décès.

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9. FAQ  

Quels avantages à créer un pacte d'associés dans une entreprise familiale ?

Un pacte d'associés dans une entreprise familiale formalise les droits et obligations des membres, ce qui aide à prévenir les conflits. Il définit clairement les règles de gouvernance, de répartition des bénéfices et des règles successorales.  

Structurer ces aspects permet une gestion harmonieuse et un alignement des intérêts des membres de la famille.

Comment intégrer des personnes extérieures à la famille dans la direction ?

Pour intégrer des non-membres dans la direction d'une entreprise familiale, commencez par définir clairement leurs rôles et responsabilités. Sélectionnez des individus dont les compétences et l'expérience complètent celles des membres de la famille.  

Assurez une communication ouverte et transparente pour favoriser leur intégration et renforcer la collaboration dans le cadre familial.  

Comment orienter une entreprise familiale vers la digitalisation des process ?

Pour orienter une entreprise familiale vers la digitalisation, identifiez les processus clés à digitaliser pour améliorer l'efficacité. Investissez dans des technologies adaptées et formez les membres de la famille à leur utilisation.  

La digitalisation facilite la gestion, améliore la communication et accélère la prise de décisions, ce qui renforce ainsi la compétitivité et l'innovation au sein de l'entreprise familiale.

Quels conseils pratiques pour préparer la transmission dans une société de famille ?

Préparer la transmission dans une société familiale nécessite une planification proactive. Impliquez tous les membres concernés dès le début et élaborez un plan clair et documenté, avec l'aide de conseillers juridiques et financiers.  

Formez progressivement les successeurs potentiels et assurez une transition en douceur en communiquant ouvertement et en définissant clairement les rôles futurs de chacun.  

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Alexandre Pouyaud
Rédacteur juridique

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