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Immobilisations financières : comprendre, comptabiliser et optimiser leur gestion

Les immobilisations financières sont-elles un simple placement ou un véritable levier stratégique pour une entreprise ? Souvent méconnues, elles jouent pourtant un rôle clé dans la stabilité et la rentabilité des sociétés.

En comptabilité, les immobilisations financières regroupent divers actifs détenus sur plusieurs années, inscrits à l’actif du bilan. Leur gestion exige rigueur et anticipation, notamment lors de leur comptabilisation ou de leur cession.

Par ce guide, Axiocap vous indique ce qu’il faut savoir sur les immobilisations financières : définition, différentes catégories, impact stratégique, comptabilisation et règles de sortie du bilan.

de Alexandre Pouyaud
7 min

du 05/02/2025

Sommaire

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1. Qu'est-ce qu'une immobilisation financière ?

Une immobilisation financière est un actif détenu durablement par une entreprise, qui représente un investissement stratégique et non pas une dépense courante. Elle constitue, aux côtés des immobilisations incorporelles et corporelles, l’une des trois grandes catégories d’immobilisations définies en comptabilité. 

Les immobilisations financières sont enregistrées à l’actif du bilan, conformément aux articles R.123-181 à R.123-183 du Code du commerce qui définissent les règles de comptabilisation des actifs immobilisés en France. 

En comptabilité française, via le Plan Comptable Général (PCG), elles sont évaluées à leur coût d’acquisition. En normes IFRS (IAS 39 et IFRS 9), elles sont généralement évaluées à la juste valeur via le compte de résultat ou les capitaux propres, selon la classification des instruments financiers.

Contrairement aux immobilisations corporelles, les immobilisations financières sont des actifs non monétaires sans substance physique. Elles n’ont donc pas de forme tangible et ne se consomment pas par l’usage mais génèrent des avantages économiques.

Quelle différence avec une charge ?

Une charge est consommée immédiatement (ex : loyers, fournitures), tandis qu’une immobilisation financière est utilisée durablement. Elle génère des avantages économiques sur plusieurs exercices comptables et impacte la structure financière de l’entreprise.

Immobilisation financière vs stock : quelle distinction ?

Un stock est un bien destiné à être vendu ou transformé. En revanche, une immobilisation financière représente un placement stable sous forme de titres de participation, prêts accordés ou dépôts de garantie, qui ne sont pas destinés à une revente rapide mais à un usage stratégique.

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2. Quels sont les différents types d'immobilisations financières ?

Les immobilisations financières regroupent plusieurs catégories d’actifs qui occupent une place stratégique dans la structure financière de l’entreprise. Ils se composent principalement de titres acquis, prêts accordés et créances immobilisées.

Les titres de participation (comptes de classe 26)

Les titres de participation, enregistrés au compte 261, sont des parts détenues dans d’autres entreprises dans une optique d’influence durable. 

Selon le PCG, les titres détenus à plus de 10 % du capital social sont présumés être des titres de participation. Toutefois, cette qualification n’est pas automatique. L’entreprise doit démontrer une influence significative sur la gestion de la société émettrice, telle qu’une participation active aux décisions stratégiques lors d’assemblées générales, par exemple. 

Saviez-vous qu’avec la solution développée par Axiocap, vous pouvez désormais dématérialiser le registre d’assemblée générale pour un suivi plus opérationnel ? 

D’un autre côté, les créances rattachées, comptabilisées au compte 267, représentent les prêts octroyés aux sociétés dans lesquelles l’entreprise détient une participation. Ces créances immobilisées sont essentielles dans le cadre des relations financières intra-groupes.

Les autres titres immobilisés

Les titres immobilisés sont des investissements en actions, obligations ou parts de fonds communs de placement détenus sur le long terme mais sans volonté de contrôle sur l’entité émettrice. 

Ils sont enregistrés dans les comptes 271 à 273 et se distinguent des titres de participation par leur absence d’influence sur la gestion de l’entreprise émettrice.

Les prêts accordés par l’entreprise 

Les prêts accordés figurant au compte 274 concernent les financements consentis par l’entreprise à des tiers (filiales, salariés, fournisseurs). 

De tels prêts sont contractés sur une durée supérieure à un an et peuvent générer des produits financiers sous forme d’intérêts.

Les dépôts et cautionnements versés

Les dépôts et cautionnements sont des sommes versées en garantie dans le cadre d’engagements contractuels. Il peut s’agir, par exemple, de cautions versées lors de la location de locaux commerciaux. 

Ces montants restent indisponibles jusqu’à la réalisation d’une condition suspensive et sont inscrits au compte 275.

Les autres immobilisations financières 

Cette catégorie regroupe différents types d’actifs financiers spécifiques.

  • Les créances immobilisées : créances à recouvrer à moyen ou long terme (compte 276).
  • Les actions propres et parts propres : titres rachetés par l’entreprise elle-même (compte 277).
  • Les versements restant à effectuer sur titres immobilisés non libérés : montants restant dus sur des titres dont la libération est échelonnée (compte 279).

Les immobilisations financières sont capitales dans la gestion des investissements et doivent faire l’objet d’un suivi rigoureux pour optimiser la rentabilité et la solidité financière de l’entreprise.

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3. Pourquoi détenir des immobilisations financières ?

Les immobilisations financières constituent un levier stratégique pour les entreprises, notamment pour les start-up. Elles permettent d’optimiser la gestion des ressources, d’assurer une certaine stabilité financière et de réduire les risques d’insolvabilité.

Objectifs stratégiques et financiers

Investir dans des titres, des prêts ou des participations permet à une entreprise de renforcer sa position sur le marché. Ces placements lui donnent l’opportunité de prendre des participations dans d’autres sociétés, de soutenir des filiales ou de diversifier ses actifs. 

Impact sur la rentabilité et la solidité financière

Une entreprise qui détient des immobilisations financières bénéficie de revenus complémentaires sous forme de dividendes ou d’intérêts pour stabiliser sa trésorerie et augmenter sa valorisation.

Risques et précautions à prendre

Il faut bien garder à l’esprit que ces placements présentent des risques de perte de valeur en cas de difficultés financières. Une gestion rigoureuse est donc requise pour garantir leur rentabilité et minimiser les pertes potentielles.

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4. Comment comptabiliser une immobilisation financière ?

L’enregistrement d’une immobilisation financière suit des règles précises du PCG. Ces actifs doivent être inscrits à l’actif du bilan comptable, dans les comptes de classe 26 et 27, et comptabilisés dans l’exercice comptable correspondant à leur acquisition.

Concrètement, lors de l’achat d’une immobilisation financière, l’entreprise débite le compte 26 ou 27 pour le montant d’acquisition et, si applicable, le compte 44562 (TVA déductible sur immobilisations). En contrepartie, elle crédite le compte 404 (Fournisseurs d’immobilisations). Lorsque le paiement est effectué, le compte 404 est débité et le compte 512 (Banque) est crédité.

Les frais d’acquisition, tels que les commissions, les honoraires ou les droits d’enregistrement, peuvent être comptabilisés en charges (compte 622 ou 635) ou incorporés au coût d’acquisition de l’actif. L’entreprise choisit l’option la plus adaptée à sa politique comptable en fonction de l’impact sur son résultat net et sa rentabilité.

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5. Comment amortir et déprécier une immobilisation financière ?

Les immobilisations financières ne sont généralement pas amortissables étant donné qu’elles ne s’usent pas avec le temps. Cependant, certains actifs, comme les prêts à long terme et les créances rattachées, peuvent être amortis si leur échéance est définie et déterminable.

En outre, elles peuvent faire l’objet d’une dépréciation, conformément aux règles de l’article 221-6 du PCG, lorsque leur valeur actuelle devient inférieure à leur valeur d’acquisition

L’amortissement concerne les actifs dont la durée de vie est limitée et prévisible (machines, matériel informatique, brevets, logiciels, etc.).

La provision pour dépréciation, quant à elle, s’applique à toutes les immobilisations lorsqu’il existe un risque de perte de valeur durable ou temporaire. Elle est réversible si la valeur de l’actif se rétablit.

En comptabilité, la dépréciation d’une immobilisation financière est enregistrée en créditant le compte 29 (Dépréciations des immobilisations financières) et en débitant le compte 6866 (Dotations aux provisions pour dépréciation des immobilisations financières). 

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6. Comment céder ou sortir une immobilisation financière des comptes de l’entreprise ?

La sortie d’une immobilisation financière peut résulter d’une cession, d’une mise au rebut ou d’une dépréciation totale. Comptablement, ces opérations doivent être enregistrées de manière rigoureuse afin d’assurer la fiabilité du bilan comptable et de refléter l’impact financier réel.

Lors d’une cession, l’entreprise doit d’abord sortir l’actif de son bilan en créditant le compte 26 ou 27 pour sa valeur d’acquisition et en débitant le compte 675 (Valeurs comptables des éléments d’actifs cédés).

Ensuite, le produit de la vente est inscrit au crédit du compte 775 (Produits des cessions d’éléments d’actifs).Si une plus-value est constatée, son imposition dépend de la durée de détention et de la nature de l’actif :

  • les plus-values réalisées sur les titres de participation détenus depuis plus de 2 ans bénéficient d’une exonération de 88 % (CGI, article 219 I-a quinquies). Toutefois, 12 % du montant total restent imposables au taux normal de l’impôt sur les sociétés (IS).
  • pour les autres immobilisations financières, la taxation des plus-values varie selon leur nature :
  • à court terme : intégration au résultat imposable au taux normal de l’IS (15 % ou 25 % selon le bénéfice).
  • à long terme : taux réduit de 12,8 % pour les titres éligibles ou 25 % selon le régime applicable.

En cas de mise au rebut, si l’immobilisation financière devient définitivement sans valeur, elle est sortie du bilan sans contrepartie de cession. 

La perte est comptabilisée dans le compte 687 (Dotations aux provisions pour risques et charges) si une provision a été constituée ou enregistrée directement en charge exceptionnelle.

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7. FAQ

Quelles sont les différences entre les passifs financiers et les immobilisations financières ?

Les immobilisations financières sont des actifs détenus durablement, comme des titres de participation, prêts accordés ou dépôts de garantie, inscrits à l’actif du bilan. Les passifs financiers, en revanche, regroupent les dettes et engagements financiers figurant au passif du bilan qui représentent les sources de financement de l’entreprise.

Une immobilisation financière peut-elle être réévaluée ?

Oui, une immobilisation financière peut être réévaluée en cas de hausse de sa valeur mais cette réévaluation n’impacte pas systématiquement le bilan comptable. En comptabilité française, seules certaines entreprises peuvent pratiquer une réévaluation libre, tandis qu’en normes IFRS, les actifs financiers sont évalués à leur juste valeur.

Quels sont les impacts fiscaux d’une cession d’immobilisation financière ?

La cession d’une immobilisation financière génère une plus-value imposable ou une moins-value déductible. La plus-value est soumise à l’impôt sur les sociétés ou au régime des plus-values professionnelles. Une moins-value peut réduire le résultat imposable. L’impact fiscal dépend du régime fiscal applicable et de la durée de détention.

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Alexandre Pouyaud
Rédacteur juridique

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